Conférences

Le Musée d'Art et d'Industrie et la modernité artistique à Saint-Etienne, 1947-1987

 Après "L'art ancien au Musée d'Art et d'Industrie - Histoire d'une collection",  Jacques  Beauffet revient nous relater l’histoire, souvent mouvementée, de ce qui a pu prendre la forme d’un véritable « combat » pour l’art contemporain et ses acteurs (les artistes, les conservateurs et leurs édiles,…). Il s’arrêtera par ailleurs sur les chefs-d’œuvre qui, aujourd’hui, font la réputation de cette collection. 


"Dès l’origine, le Musée d’Art et d’Industrie s’est donné, parmi ses missions, la constitution d’une collection d’art principalement tournée vers les artistes vivants. Malheureusement, une politique trop timorée, privilégiant les œuvres des artistes locaux ou régionaux montrés chaque année dans les Salons des sociétés d’artistes stéphanois, a échoué, pendant la première moitié du XXème siècle, à faire entrer au musée les œuvres des maîtres fondateurs de la modernité artistique.

L’arrivée au Musée de Maurice Allemand, en 1948, va transformer radicalement les choses ; malgré un budget modeste il parviendra à faire, en peu d’années, du Musée de Saint-Etienne un musée pionnier grâce à une politique d’acquisition tournée vers la modernité et des expositions historiques permettant à un public non préparé d’accéder aux œuvres clé de leur époque (« 100 sculpteurs de Daumier à nos jours », « L’art abstrait, les premières générations », « 50 ans de collages » … ).

Bernard Ceysson qui, en 1968, lui succède va amplifier encore ce mouvement. Résolument tourné vers l’art contemporain le plus radical et la création internationale il va faire du Musée une institution reconnue sur la scène européenne. Dans les années 80, cette collection s’est à tel point développée que la création d’un lieu spécifique s’impose.

L’inauguration du Musée d’Art Moderne en 1987 marque le départ des collections d’art, jusque-là conservées au Musée d’Art et d’Industrie, vers un lieu qui leur sera entièrement dédié, plus vaste et mieux adapté à leurs spécificités."


                                                                             Jacques Beauffet