Événements

Recherche urbaine et formes de l'engagement

Ces journées d’étude sont la deuxième manifestation d’un cycle de séminaires tournants à l’échelle nationale à l’initiative du réseau AnthropoVilles. L’ambition de cette initiative est de faire le point sur les différentes écoles de pensée qui ont fait l’anthropologie urbaine française. Il s’agit d’entreprendre une histoire des idées mais aussi de questionner le rapport entre les lieux et les idées : dans quelle mesure des formes de ville ont-elles influencé des formes de pensée ? Il importe dès lors de faire le point sur les traditions épistémologiques, théoriques et méthodologiques propres à chaque site. L’objectif de ces journées d’études à Saint Étienne sera d’ouvrir un espace de discussion sur les relations entre recherche urbaine et engagement à partir des héritages et de l’actualité de la production scientifique stéphanoise et plus largement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Il s’agira dans un premier temps de discuter de l’héritage de l’ARIESE (Association de Recherches, d’interventions et d’études sociologiques et ethnologiques) créée en 1982 à Lyon par Isaac Joseph. Et pour ce faire de revenir sur l’expérience du CERFI. Créé par Felix Guattari, le Centre d’études, de recherches et de formation institutionnelles dans lequel Michel Foucault et Gilles Deleuze ont joué un rôle important, a fonctionné de 1967 à 1987 comme un centre de recherche autogéré. Ces deux associations étaient reliées par leurs projets, leurs réflexions et la circulation de plusieurs chercheurs. La première journée visera à redécouvrir et à discuter les liens entre recherche, engagement, expérimentation sociale et politique que ces collectifs ont inventé dans les années 70, 80 et 90.

L’histoire du CRESAL (centre de recherches et d’études sociologiques appliquées de la Loire) sera discutée lors de la deuxième journée. Ce centre a été fondé en 1958 par un collectif inspiré par le mouvement lyonnais « Économie et humanisme » qui envisageait les sciences sociales comme un moyen de changement social. Le CRESAL a initié de nombreuses enquêtes sur la région stéphanoise, alors en pleine mutation économique et industrielle. Reconnu par le CNRS, il s’est par la suite d’avantage tourné vers la recherche nationale et s’est rapproché de l’Université Lyon 2, puis de l’université Jean Monnet de Saint-Etienne dans les années 2000. Ce centre de recherche également lié au CERFI a tissé une histoire singulière de recherche engagée dans un territoire.

Afin d’interroger l’actualité d’un héritage et d’ouvrir des perspectives de recherche, l’après-midi de sera consacrée à la présentation et la discussion de projets de jeunes chercheur-e-s.

  Ce séminaire, co-organisé par l’association Anthropovilles, le GRF Transformations, le Centre Max Weber et la faculté des sciences humaines et sociales de l’université Jean Monnet se tiendra à l’École d’Architecture de Saint-Etienne dont l’identité est elle aussi profondément marquée par l’engagement dans le territoire stéphanois.